L’homme, icône de Dieu

Une icône, un signe limité qui suggère Dieu infini. Le langage est une invention arbitraire, donc qui reflète des désirs de significations, non seulement pour celui ou celle qui le lit ou l’entend, ou le voit, mais pour soi-même, pour moi-même car il touche à mes limites d’expression, de compréhension. L’image est soit le reflet imparfait, soit une tentative d’expression de la main qui la crée, mais jamais une expression absolue, totale, de ce que je veux exprimer, clamer. Le langage sous toutes ses formes sous-entend toujours mon incapacité à être cette perfection voulue par Dieu : être à son image.

Dans la lecture de l’icône, je vois la tentative suprêmement profonde et belle de l’écrivain d’exprimer sa foi dans tout ce qu’elle accepte, c’est-à-dire la Trinité. La main qui l’a écrite se montre, se perçoit, se sent, comme uniquement humaine : la gravité des traits, le regard souvent extrêmement sérieux se rapportent à moi dans mes faiblesses de toute sorte, dans mes doutes, mes incertitudes et mes certitudes, quant à elles toujours fragiles. La question posée est une double question en vérité : celle de l’iconographe, et la mienne : question qui m’est posée et question que je pose à l’image. Dialogue sans mots, sans réponse solide, claire, dialogue en ricochets : la main qui écrit, le regard qui scrute, la Parole de Dieu dans la main écrivant et dans le regard qui cherche. Un semblant de réponse est, cependant, dans la lumière qui éblouit le ou les personnages, ceux de l’icône et son lecteur. C’est cette lumière qui me maintient sur le chemin vers la vérité d’être image de Dieu. Mon prochain et moi, mon prochain vers moi. En fait, je sais avoir rencontré une icône tout à fait humaine, une image de Dieu, une image que Dieu a faite en tant de mois, d’années même, dans une prison, en la personne de Jacques Fesch. Jacques Fesch, a tenté un holdup, dans les années 50, au cours duquel il a tué un policier. Jacques faisait partie de la jeunesse dorée parisienne, sans un réel projet de vie, perdu en somme. Pendant ces mois de prison dans l’attente de la peine capitale, il a rencontré un aumônier qui l’a aidé à choisir le chemin de la foi. Un chemin extrêmement difficile pour ce meurtrier de 25 ans, mais ce chemin s’est illuminé, petit à petit, de la lumière de l’amour de Dieu. La veille de sa mort, Jacques a achevé son livre « Dans 5 heures je verrai Jésus » dans lequel il écrit toute sa confiance : Dieu pardonne, Dieu prendra soin de ses enfants, Dieu les aidera à lui pardonner. Jacques est une icône : ses ténèbres engloutis dans la lumière de sa foi. Il est la lumière noyée dans celle de la Vierge Marie, lumière de l’icône, de la pure icône, lumière qui accueille la prière des mères… Lumière parfaite.

Sainte Vierge Marie, vous étiez Lumière avant votre « Oui », vous êtes notre lumière depuis et pour toujours, nous les mères, simplement, toute petites, humaines.

Sainte vierge Marie, votre lumière divine, chargée d’un bonheur sans description, chargée d’une douleur sans description, cette lumière éblouissante et brûlante vous nous en enveloppez afin que nous nous tenions droites dans tous les événements qui nous transpercent ou qui nous portent. Sainte Vierge Marie, vous étiez Lumière avant votre « Oui », vous êtes notre lumière depuis et pour toujours, nous les mères, simplement, toute petites, humaines. 

Donnez-nous d’être votre lumière sur terre, chacune de nous, les Alice, Annie, Micheline, Mylène, Nathalie, Véronique, Rose-Marie, Marie-Thérèse, Alzira, Yvette, Marie-Paule, Marie-Louise, Marie-Christine et toutes celles que nous ne nommons pas mais qui sont dans nos cœurs, dans Votre cœur … Icône parfaite, véritable, que votre lumière inonde de paix tous ceux qui espèrent l’espérance… Ces images inachevées qui font de notre monde une grande lumière d’amour, le sel de notre foi…

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