FAMILLE DU CŒUR DE DIEU : Heureux les doux.

Comment parler en vérité de sa propre douceur, de sa présence, de son absence… Dans la tradition chrétienne occidentale, il me semble beaucoup plus facile de parler de cette dernière que de la première tant nous avons été élevés, structurés, encadrés dans des structures du « petit » a priori et pour toujours, du moins jusqu’à la fin de notre vie terrestre. La douceur inaccessible…

 Inaccessible parce qu’elle demande de notre part, ou semble nous demander, pour citer la lettre 19, « beaucoup d’amour, de patience, de tendresse, de force intérieure et de maîtrise de soi. »  5 éléments que j’ai rarement ensemble, du moins consciemment. Et comment ne pas les avoir « en conscience » si je dois appliquer la douceur, et vivre par elle ? Mais n’y a-t-il pas là un risque d’artificialité, qui pourrait vite devenir arrogance, orgueil, hypocrisie ? Ou un risque de non-engagement, de distanciation de l’autre et des autres frôlant l’indifférence ?

Douceur ou humilité, le glissement de l’un à l’autre est facile tant il paraît plus aisé de parler de mon humilité que de ma douceur : sur l’humilité je peux construire, me construire, c’est clair, du moins apparemment. Et l’entourage préfère, dans l’ensemble, mon humilité, si tant est que je sache, ou que nous sachions ce qu’est l’humilité devant Dieu. Sainte Thérèse d’Avila la voyait comme une grâce devant l’humilité de Dieu qui habite en notre âme, humilité sublime… Cependant, je comprends que c’est à partir de cette humilité de mon âme que je peux atteindre, vivre et partager la douceur car elle me donnera l’écoute de cette amie malade mentale, de tous ceux que j’aime d’une façon ou d’une autre.

Il y a quelques années, mon fils m’a écrit, autour de la Fête des Mères : « je te remercie pour tes conseils et ton aide au cours de cette année difficile » après le décès de son père. Etant donnés les kilomètres entre nous, le téléphone entre nous, le chagrin de le savoir dans le chagrin sans pouvoir le consoler de vive voix comme toutes les mères aspirent à le faire, je peux dire que j’avais au moins la patience, la tendresse, l’amour… Mais était-ce ça la douceur dont parle Jésus, cette douceur nue de mes sentiments, désirs, projets personnels, cette douceur que seul le Seigneur peut m’octroyer, si je demande l’aide de l’Esprit Saint, si je dialogue avec Lui comme le dit Ste Thérèse d’Avila…

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